2011 et 2012 ont incontestablement marqué un tournant dans l’histoire du monde arabe. Initié par le peuple tunisien, le « printemps arabe » s’est, en quelques mois, étendu au Maghreb et au Moyen-Orient. Sous le joug de dictatures en place depuis des décennies, les populations arabes ont pour la première fois,  porté massivement et publiquement leurs aspirations au changement et leurs revendications politiques (liberté, démocratie, pluralisme) et sociales (justice, emploi, répartition des richesses). S’exprimant essentiellement par des manifestations et occupations pacifiques de l’espace public, ces mouvements populaires, conduits par la jeunesse, ont également su trouver dans les NTIC et les réseaux sociaux, des relais stratégiques.

Selon les contextes, ces soulèvements ont conduit au départ des dirigeants, à s’engager sur la voie d’une transition démocratique (Tunisie, Egypte) ou ont provoqué des réformes institutionnelles profondes rééquilibrant les pouvoirs en place (Maroc). Dans d’autres cas, ils ont connu des suites plus sanglantes : enlisement dans la guerre civile (Syrie, Yémen) ou intervention de la communauté internationale (Libye). Toutefois l’arrivée au pouvoir de mouvements islamistes à la faveur des scrutins issus de ces renversements de régime (Tunisie, Egypte, Libye) ne va pas sans susciter les inquiétudes de la communauté internationale.
Quel bilan peut-on faire en 2013, des bouleversements qui secouent depuis deux ans le monde arabe et musulman ?

Objectifs :

- Analyse rétrospective des événements 2011-12.
- État d’avancement des transitions, forces en présence et perspectives.
- Rôle de la France et de l’U.E. dans les nouveaux modèles en émergence.